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Les Français et leurs entreprises : comment éviter le divorce ?




Image déplorable, crédibilité plus qu'entamée, communication suspecte aux yeux du public : les entreprises pâtissent en France "d'abus de méfiance", selon une société à l'origine d'une étude sur la vision publique de la communication des sociétés. Pour y remédier, une solution : le parler vrai
L'enquête, intitulée Mensonges et Vérités, se concentre sur la perception du discours des sociétés dans le public. Elle a été publiée tout récemment et ses résultats sont déplorables pour les entreprises. Elle révèle ainsi pêle-mêle que 56% des Français ne croient pas au discours des entreprises, que 75% d'entre eux estiment que la communication de ces mêmes entreprises n'est pas "sincère", et qu'une proportion encore supérieure (78%) pensent que les sociétés ne sont pas transparentes.
Rapports annuels, communiqués de presse, sites, publicités, discours des dirigeants... même les résultats financiers sont jugés peu crédibles par les Français. Ils reprochent aux entreprises de ne parler que du positif, donnant ainsi une image trompeuse de la réalité. A cette suspicion s'ajoutent, selon l'enquête, la confusion des discours et la généralisation des "patrons muets", qui succède "aux excès du business system". La crise et son lot de réductions d'effectifs, ses délocalisations et ses plans sociaux n'ont pas arrangé les choses.
Une entreprise crédible ? Laissez-moi réfléchir...
D'après l'enquête, deux Français sur trois ne sont pas capables de citer une entreprise au discours crédible (64%), 6% avancent le nom d'EDF, 3% la SNCF, les constructeurs automobiles Renault et PSA Peugeot Citröen. Sur une liste de quinze entreprises françaises, pour la plupart cotées, le groupe pétrolier Total est jugé le moins crédible, suivi de France Télécom. Viennent ensuite les établissements financiers BNP Paribas, Société Générale et l'assureur Axa, qui pâtissent du rôle décrié du secteur dans la crise. Les groupes de distribution Auchan et mutualiste Maif sont considérés comme les plus crédibles avec respectivement 9 % et 6% des suffrages.
"Les entreprises sont victimes d'abus de méfiance", résume Edouard Rencker, PDG de la société Makheia Group, chargée de la communication de différentes entreprises, à l'origine de cette étude. Pour lui, les entreprises doivent recréer un "contrat de confiance". Cet accord pour un "discours authentique" doit aussi intégrer les agences de communication et de pubs, qui participent à "l'entreprise de manipulation" aujourd'hui critiquée. "Le but n'est pas de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. Il faut juste ajuster son discours à une réalité perçue", peut-on lire dans l'étude menée par sa société, car "si on ne le fait pas, le divorce avec le public sera consommé". Cette nouvelle communication doit en outre intégrer les nouvelles technologies en incitant les entreprises à s'approprier réseaux sociaux (Facebook, Twitter...), forums et webcasts pour dialoguer avec les salariés "sans langue de bois".
"Lorsqu'il y a une angoisse économique, on rejette la responsabilité sur l'entreprise", tente pour sa part de relativiser Pierre Nanterme, de la direction du Medef. Face à ce "climat critique de l'entreprise", Pierre Nanterme, par ailleurs président en France du groupe américain de services informatiques Accenture, appelle lui aussi "à tenir un discours de vérité" : "dire simplement quelle est la situation et les actions qu'on va engager pour y remédier".
Ecrit par: zorro, Le: 26/06/11
