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Rss Les cinquante ans d'Auchan ? on veut plus que la bougie du gâteau

« La politique salariale d'Auchan est en deçà des attentes du personnel. » C'est le message que la CGT, la CFDT et FO, ont tenu à exprimer hier matin, à Croix, devant leur direction. Et s'il n'est pas entendu, des actions bien plus tangibles pourraient être entreprises dans les magasins de l'enseigne.

Un comité central d'entreprise chez Auchan, c'est une journée et demie de discussions. Celui qui a débuté hier matin au Palais des métiers de Croix a connu dès son entame une suspension de séance. L'intersyndicale CGT, CFDT et FO, voulait interpeller la direction sur un thème : les salaires et les dernières augmentations, manifestement pas à la hauteur. « Le syndicat "maison", la CFTC, ne signe même pas les propositions de la direction. Mais il n'y a pas besoin de la signature des syndicats pour décider des augmentations de salaires », expliquent des salariés.
« Indigne »

Pour étayer leurs revendications, les représentants des trois organisations syndicales étaient venus avec 8 000 pétitions réclamant une hausse des rémunérations. « Cela fait quinze jours qu'elle circule et il y a en encore qui doivent remonter de toute la France », insiste Guy Laplatine, délégué syndical central CFDT. « L'image du salarié d'Auchan riche et actionnaire, qui touche sa participation et qui est payé sur seize mois, c'est une caricature ! Quelques-uns ont pu en bénéficier, mais la majorité, ce sont des gens qui touchent le SMIC + 2 % et dont le salaire n'a pas augmenté au même rythme que le coût de la vie. L'an dernier, la hausse des prix a été de 1,8 % et on a eu 1,2 %. Cette année, on n'a que 1,2 % alors que les prix grimpent de 2 %. »

La protestation est également vive dans la bouche de Gérald Villeroy, délégué syndical central CGT. « Chez Carrefour, les salaires ont augmenté de 2,5 % et de 2 % chez Casino. Avec Auchan, on est les derniers de la classe. Des millions d'euros ont été distribués en bonus à quelques-uns, plus que ce qui a été donné à l'ensemble des 50 000 salariés. On ne peut pas se satisfaire de primes qui jouent au yo-yo. Et puis c'est le salaire qui compte pour les cotisations. Un salarié qui touche 1 100 euros partira à la retraite avec 900 euros. C'est indigne ! »

Et Pascal Saeyvoet, pour FO, d'ajouter. « À Paris et dans les grandes agglomérations, il y a des salariés qui sont certes payés sur seize mois, mais qui n'ont pas de logement et qui doivent dormir dans leur voiture. L'entreprise le sait. »

Résumé de l'intersyndicale : « Les cinquante ans d'Auchan ? On n'a que la bougie du gâteau ! Il est plus qu'important que notre direction nous entende, nous écoute et qu'on rouvre des négociations salariales pour le bien être de tous. » De son côté, la direction ne commente pas les événements de ce matin. Elle précise néanmoins que lors des négociations annuelles (qui n'ont donc pas donné lieu à la signature par les syndicats), des hausses de rémunérations « pour l'ensemble des collaborateurs » avaient été envisagées « en prenant en compte le contexte économique général ».

Elle la chiffre à 1,5 %, incluant les 0,3 % de janvier que les syndicats disent avoir négocié pour 2010. Auchan ajoute que la hausse de salaire a été de 2,24 % en 2010 et qu'en incluant les différentes composantes de la rémunération, (salaire sur 13 mois, variable individuelle, intéressement, participation), cela équivaut à un salaire sur 15 ou 16 mois. Les syndicats n'en démordent pas. « Il y aura des actions fortes à venir si la direction d'Auchan reste sourde ! » •



 
 
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Ecrit par: zorro, Le: 03/07/11