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À Auchan, des salariés et des syndicats se mobilisent pour leurs salaires




Hier matin ( le 3 juin 2011 ) des salariés d'Auchan ont organisé une "manifestation test", en réaction à la politique salariale de l'entreprise du groupe Mulliez. Au total, une quarantaine de manifestants ont débrayé pendant une heure, à l'appel des syndicats CGT- CFDT.
Pour ce rassemblement-manifestation d'une heure, ils avaient décidé de ne pas avertir la presse. « On voulait mesurer la volonté des salariés à s'engager dans d'autres actions », explique Gérald Villeroy, délégué syndical central Auchan pour la CGT.
Hier matin, une trentaine de salariés de la grande surface louvroilienne ont débrayé, juste devant l'entrée. « C'est une démarche nationale, à l'appel de la CGT », précise encore Gérald Villeroy. La cause de la grogne ? La politique salariale du groupe injuste aux yeux des syndicats, qui commence par une mésentente... linguistique : « La direction ne parle pas de salaires, mais de rémunération », expliquent Gérald Villeroy et Éric Dronsart, délégué régional CFDT. « La politique consiste à dire qu'on (les salariés) a seize mois de salaire », en comptant ce que Gérald Villeroy nomme « les variables » telles que « les primes de progrès », touchées tous les trois mois. Ou encore les primes de fin d'année. En effet, selon le directeur d'Auchan Louvroil, Éric Kieken, un salarié de son établissement « gagne 1 500 euros net par mois », si l'on se réfère à l'année passée par exemple. Mais à la question de la fiche de salaire, tout le monde est d'accord, c'est plutôt 1 200 euros net par mois. Soit « 10,22 E de l'heure », grogne Éric Dronsart.
Pour les délégués syndicaux, c'est là que le bât blesse les variables l'étant par essence, c'est donc un salaire réduit au SMIC qu'ils dénoncent. « C'est pas seize mois de salaires qui sont distribués, mais treize mois », expliquent les délégués, qui reconnaissent toutefois « qu'on peut avoir jusqu'à 1 000 euros en fin d'année ». Pour la démonstration, les syndicats ont d'ailleurs distribué mercredi les copies de la fiche de paye « de quelqu'un qui travaille là depuis 31 ans : elle est payée 1 000 euros ». Pour enfoncer le clou, Éric Dronsart tend sa propre fiche de paye, soit presque 1 300 net, en comptant neuf heures supplémentaires et l'ancienneté : « Je me lève tous les jours à trois heures et demie du matin depuis vingt-cinq ans ».
Pour Éric Kieken, ce débrayage n'est pas une surprise, étant donné que « les négociations annuelles sur les salaires se sont moyennement passées . » Selon lui, « la direction a fait une première proposition, puis une deuxième proposition supérieure », à savoir « 1, 70 E d'augmentation, plus le paiement du 1er mai. Ça n'a pas été accepté, la direction est revenue sur sa première proposition, 1, 50 et pas de 1er mai ». Soit de 22 à 25 euros de plus par mois par salarié. Une affirmation que réfute Gérald Villeroy : « Je ne comprends pas sur quels documents M. Kieken se base pour vous répondre. » Pour Éric Kieken, toutefois, l'entreprise fait bénéficier ses employés de « la couverture prévoyance et plein de choses intéressantes ». Sans oublier que la plupart sont actionnaires du groupe Auchan (lire ci-contre).
Du côté des syndicalistes, l'action de ce matin en préfigure d'autres, plus vraisemblablement en septembre. Mais quid de l'espoir de mobiliser les 539 salariés du magasin (dont environ 50 seraient syndiqués) ? Réponse d'Éric Dronsart : « Il y a les gens qui ont la volonté, il y a ceux qui voudraient mais n'osent pas et une partie qui n'en a rien à f... »
Ecrit par: zorro, Le: 10/06/11