Il n'y a pas si longtemps, nombreux souhaitaient participer de bonne grâce aux festivités des 25 jours, et s'en faisait une joie, sans calcul, juste pour le plaisir de participer à l'événement
annuel de notre entreprise. Qu'en est-il aujourd'hui ?
Les "25 jours", sont sensés être la fête annuelle d'Auchan, pour nos clients et pour les collaborateurs. Et pourtant... Depuis quelques temps, un climat délétère s'est installé dans notre hypermarché. La CGT ne vous apprend rien car vous l'avez sans doute constaté.
Alors que fait-on maintenant ?
Est-ce le fait du prince ?
En effet, des collaborateurs ont eu la mauvaise surprise de recevoir une lettre d'avertissement pour des « faux pas » alors qu'aucun reproche ne leur avait été adressé. Se pose la question de la forme et notamment sur la communication entre la hiérarchie devenue si éloignée du terrain.
Remettre de l'humain au coeur des préoccupations !
Pourquoi se décarcasser (n'est ce pas DUCROS ?) si nous ne sommes juste bons à nous prendre des coups de bâton ?
RELATION HUMAINE, deux mots qui semblent de moins en moins l'une des priorités de notre direction. Mais tant que la machine tourne, pourquoi ne pas continuer l'essorage si nous ne disons rien ? D'ailleurs est-ce que l'entreprise tourne si rond ?
N'est-ce pas le résultat d'un échec humain ?
Cela n'amuse plus grand monde, ou si peu, pour avoir ou plutôt, espérer avoir glaner quelques points à leur futur GDI. Tout est donc dans le calcul et les chiffres qui vont avec !
Il ne suffit pas de donner une tape sur l'épaule pour recevoir la confiance de quelques uns ! D'ailleurs, les circonstances le prouvent.
Pour le savoir il suffit juste de tendre un peu l'oreille, pas besoin de BOI, il suffit juste un minimum de relation humaine et d'intelligence.
- Manque de temps; manque de bras; surcharge de travail; manque de moyen matériel,
LA MOTIVATION EST POURTANT UN FACTEUR DE SUCCÈS.
Toutes les études le prouvent. Alors cela ne sert à rien de donner la main s'il n'y a plus de manager pour manager. Et on en revient aux relations humaines.
« marchent pas droit »!
Bienvenue dans le monde du paraître !
Où est l'ambiance d'antan, la solidarité d'antan, l'humanité d'antan ?
Pour la CGT, il devient urgent d'encourager plutôt que de punir. Sinon comment s'étonner que des employés traînent les pieds pour venir au travail et ont du mal à cacher leur désarroi malgré un sourire forcé, de circonstance... Professionnelle.
La concurrence est rude et la CGT ne l'ignore pas. Mais cette concurrence prend de l'avance tant sur le plan des investissements (remodelage, nouveaux magasin...) que managériale.
La critique de nos plateaux est de plus en plus forte de la part de nos clients : c'est LIDL à l'ancienne car même eux, ont arrêté.
Et on évitera de notre équipement vieillissant avec de nombreux pansements de camouflage.
Ainsi, pour éviter que demain, ce soit toi, la cible de cette déshumanisation managériale ; la CGT t'invite à être solidaire de tes collègues avertis en méditant ceci :
Ne m'appeler plus collaborateur !
Les directions poussent à une individualisation extrême de la relation au travail, de la gestion des salariés et de l'organisation du travail. Le formatage idéologique autour de notions telles que : « relever des défis, montrer qu'on est le meilleur, viser l'excellence, etc. » font partie de cette stratégie. Pour soi-disant motiver les équipes, les cours de management n'hésitent pas à populariser le mot « collaborateur ». Une sémantique qui s'accompagne de souffrance au travail. Le salarié est un ennemi à fragiliser, à affaiblir et à isoler. Il faut le mettre en difficulté pour obtenir de lui un travail à la hautéur de ce qu'attend l'entreprise. Gérard FILOCHE, inspecteur du travail, nous apporte son témoignage suite à sa rencontre, dans le cadre de ses fonctions, avec la DRH d'une entreprise. La DRH : - « Bonjour Monsieur l'inspecteur, je vous présente mes collaborateurs...» - Ah, vous avez des gens extérieurs à l'entreprise, ils ne sont pas déclarés ? - Mais non, bien sûr, ils sont salariés. Ici, dans l'entreprise, bien sûr - Pourquoi vous les appelez collaborateurs ? - Mais on les appelle comme ça, ce sont des collaborateurs... - Mais, Madame, vous savez ce qui caractérise un contrat de travail, c'est un << lien de subordination juridique permanente ». Je parle en droit. Tout salarié est « subordonné ». On ne peut à la fois, être « collaborateur » et « subordonné ». |
Mais enfin monsieur l'Inspecteur, on a le droit d'appeler nos... nos collaborateurs comme on veut. - Madame, vous faites de l'idéologie. S'il vous plait, pas avec moi. Comment ça ? C'est de l'idéologie que d'appeler un salarié « collaborateur ». Ça peut faire croire, qu'il est sur un pied d'égalité avec vous dans son contrat mais ce n'est pas le cas. C'est parce qu'il est subordonné qu'il a des droits. Le code du travail, c'est la contrepartie à la subordination. Supprimer la notion de subordination, ça enlève la contrepartie. Ça fait croire que dans l'entreprise, tous ont le même « challenge », le même « défi >>, sont dans le même bateau. Jusqu'à ce que le patron parte avec le bateau et que le salarié reste amarré sur le quai au Pôle emploi, et il s'aperçoit alors qu'il n'était pas collaborateur mais bel et bien subordonné... Le patron et le salarié n'ont pas les mêmes intérêts. L'un cherche à vendre sa force de travail le plus cher possible, l'autre veut la lui payer le moins cher possible. Là, monsieur l'inspecteur, c'est vous qui faites de l'idéologie ! - Vous croyez ? Bon alors, je propose d'arrêter tous les deux, et pour nous départager, de nous en tenir au droit, au seul droit, donc on parle de « salariés >> désormais. Uniquement. Bien mais c'est dommage, j'utilise « collaborateur » parce que c'est valorisant... - C'est vous qui le dites ! Vous ne vous demandez pas pourquoi on n'a pas mis le mot » collaborateur » en 1945-46 dans le code du travail ? |