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COGITO*

*Je pense


N° 4 – Fin d’année 2014 - Syndicats C.G.T. Auchan

Dans un CoGiTo de 2010, nous écrivions : « Le politique se meurt alors il faut faire renaître le syndicalisme ! » Reconnaissez que notre diagnostic avait des allures de prédictions… 4 ans plus tard !
Oui, les alternances des deux principales coalitions gouvernementales ne font que renforcer les employeurs et nous affaiblir.
Et oui, les syndicats d’accompagnement (surtout la CFTC et la CGC (Cadres) à Auchan) ont eu beau nous gaver de leurs « nous privilégions la négociation » et autres grandes phrases ; la réalité devient de plus en plus douloureuse et instructive : les patrons font ce qu’ils ont décidé parce qu’ils n’ont pas de syndicat CGT ou SUD puissants en face d’eux.

Comprenez que la « négociation » n’a de sens que dans la mesure où chacune des parties dispose de moyens de pression !

Une organisation de salariés qui s’est ouvert d’une pétition nationale à l’apogée de son action syndicale, n’a rien dans les mains. Et elle se joue donc de vous en prétendant négocier véritablement avec l’employeur.
En réalité, elle entérine les décisions d’Auchan, elle les accompagne…
Parce que c’est la faculté d’un syndicat à appeler à la grève qui lui donne les moyens de conquérir des augmentations de salaire et des améliorations des conditions de travail.
C’est sa capacité à mobiliser qui le rend fort.
Cela se mesure au nombre de ses syndiqués et seulement de cette manière.
Les syndicats ne sont pas des institutions figées, ils se transforment à l’image de la société, selon la volonté de leurs adhérents et en fonction de leurs effectifs. Ils nous ressemblent. Ils ne sont rien de plus que ce que nous méritons.
Voilà pourquoi, nous, les syndiqués de la C.G.T. Commerces et Services Auchan, nous vous appelons à nous rejoindre pour lutter pacifiquement afin d’améliorer le travail et la vie de chacun d’entre nous
Dans ce numéro, nous reviendrons sur l’histoire du syndicalisme en France et dans notre enseigne, nous répondrons au reproche que nous essuyons le plus souvent et, enfin, nous nous interrogerons sur l’agressivité croissante de nos clients et la réponse qu’Auchan choisit manifestement d’appliquer.
Rejoignez la CGT !
AU SOMMAIRE
P. 2 L’histoire du syndicalisme en France et à Auchan
P. 3 « Que font les syndicats ? »
P. 4 Agressivité des clients et bonhomie de notre hiérarchie
Ce journal est réalisé avec les cotisations des syndiqués C.G.T. d’Auchan



L’histoire du Syndicalisme en France et à Auchan

N° 4 – Fin d’année 2014 - Syndicats C.G.T. Auchan
En 1792, la loi Le Chapelier interdit aux compagnons de se regrouper pour défendre leurs droits.
En 1864, la loi Olivier autorise la grève.
En 1884, les salariés se voient reconnaître le droit de fonder un syndicat (la loi Waldeck Rousseau).
En 1887, naissance du premier syndicat d’obédience chrétienne : celui des Employés du commerce et de l’industrie.
En 1892, la durée de la journée de travail est fixée à 12 h. pour les hommes et 10 h. pour les enfants sur 6 jours. L’espérance de vie moyenne est alors de 45 ans…
En 1895, la C.G.T., (Confédération Générale du Travail) la première confédération est créée par l’unification des syndicats de métiers et des Bourses du Travail.
Dés la fin du XIXème siècle, un embryon de syndicalisme ouvrier catholique se forme. Il trouve sa source d'inspiration dans les encycliques sociales du Pape Léon XIII (« Ni socialisme ni libéralisme »). Paul Lafargue écrit dans la Dépêche de Toulouse en 1892 que « l'Eglise ne s'est tournée vers les faibles que le jour où ils ont commencé à être une force ».
En 1906. La CGT compte 800.000 membres. Elle établit le texte fondateur de la pensée et de l’action syndicale : c’est la Charte d’Amiens qui fixe deux objectifs : combattre l’exploitation au quotidien et y mettre fin.
En 1919, création de la C.F.T.C., syndicat chrétien. Institution dépendant juridiquement de l’Église catholique, elle compte moins de 30 000 membres.
Noël 1923, des syndicats CFTC du textile du Nord appellent à la grève avec la CGT. Ce qui amène le président du consortium Textile à déposer une plainte en cour de Rome, afin d’obtenir la condamnation et la dissolution de la CFTC, qu’ils accusent d’être : « gagnée au marxisme et à la lutte des classes »… Pour rappel, les ancêtres de « nos » Mulliez font alors fortune dans les filatures.
En 1936, on assiste à une énorme croissance des effectifs de la CGT (4 millions d’adhérents) avec une vague de grèves sans précédent, permettant la signature des "Accords de Matignon" (semaine de 40 h. sans perte de salaire, congés payés, assurances sociales, conventions collectives).

La CFTC compte alors 400 000 adhérents.
Par un décret du 9 Novembre 1940, la CFTC est dissoute en même temps que la CGT.
En 1944, création de la Confédération Générale des Cadres (C.G.C)
Le 22 février 1945, ordonnance sur les Comités d’Entreprise dans les établissements de plus de 100 salariés. Ces comités sont élus, consultés chaque mois sur les conditions de travail et ont un droit de regard sur la comptabilité (un rapport annuel doit leur être fourni).
En 1947, la scission de la C.G.T. donne naissance à F.O.
En 1964, la scission de la C.F.T.C. voit l’apparition de la C.F.D.T. (déconfessionnalisée) par 70 % des voix ; la minorité constituant la « CFTC maintenue ».
En 1968, l’exercice du droit syndical est codifié à l’intérieur de l’entreprise (droit de réunion, de collecter les cotisations, d’avoir un panneau d’affichage, un local ...)
En 1988, apparition du premier syndicat S.U.D. (Solidaires-Unitaires-Démocratiques).

Aujourd’hui, on estime que, globalement, pour l’ensemble des syndicats, 8,2% des salariés de France sont syndiqués (dans le commerce et la construction seulement 2,5%) soit environ 1.845.000 personnes au total.
Dans le privé, les cadres sont plus syndiqués (14,5%) que les ouvriers (6,1%) et les employés (5,5%).

Au total la CGT a moins de 600 000 membres et la CFTC moins de 100 000. L’audience électorale en 2004 de la CGT est de 29 % quand la CFTC rassemble seulement 6, 5 % des suffrages.

Pourtant, à Auchan les résultats des élections professionnelles sont inversés avec presque 38 % des voix pour la CFTC quand la CGT peine à atteindre 11 % (FO est le deuxième syndicat avec 18.8 %)...


Le: 06/01/15
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